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The nature of protein intake as a discriminating factor of diet sustainability: a multi-criteria approach

Publié le 23/11/2023
Scientific reports, 2023, DOI: 10.1038/s41598-023-44872-3
Hafsa Toujgani, Joséphine Brunin, Elie Perraud, Benjamin Allès, Mathilde Touvier, Denis Lairon, François Mariotti, Philippe Pointereau, Julia Baudry, Emmanuelle Kesse-Guyot 

Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37857699/

Introduction
La production animale étant responsable de 56 à 58% des émissions de gaz à effet de serre (GES), la limitation de la consommation de viande contribuerait fortement à réduire ces émissions mais aussi les risques pour la santé humaine dans les pays occidentaux. Toutefois les dimensions durables des régimes à profils protéiques différents sont peu bien documentées. Dans ce contexte, cette étude avait pour objectif d’examiner la nature de l'apport en protéines en tant que facteur discriminant de la durabilité des régimes alimentaires.

Méthodes
En utilisant des données de 29 210 adultes français participant à la cohorte NutriNet-Santé, nous avons identifié des clusters en fonction de la consommation de 23 sources de protéines. Ensuite, une analyse multicritère de la durabilité, portant sur les aspects environnementaux, économiques, nutritionnels et de santé, a été réalisée pour chaque cluster. Une analyse économique a permis d’estimer les structures des dépenses alimentaires et les dépenses liées aux protéines, en utilisant une approche basée sur les coefficients budgétaires. Des valeurs relatives des clusters par rapport à l'échantillon total ont été calculées. 

Résultats
Nous avons identifié cinq clusters : lacté, carné, fast-food, sain-poisson et sain-végétalisé. Les résultats montrent que les clusters sain-végétalisé et sain-poisson étaient les plus durables, conciliant le compromis entre la santé humaine (0,25 et 0,53 respectivement pour le HRS (score de risque sanitaire optimal à zéro)) et celle de l'environnement (-62% et -19% respectivement pour l'indicateur pReCiPe fonction des émissions de gaz à effet de serre, de la demande cumulée en énergie et de l’occupation des terres). En revanche, les impacts environnementaux les plus élevés (+33% pour l'indicateur pReCiPe) et le risque sanitaire le plus élevé (0,95 pour le HRS) ont été observés pour le cluster carné, qui était associé aux scores nutritionnels les plus bas (-61% pour le score PNNS-GS2, score d’adhérence aux recommandations alimentaires officielles actuelles). L'analyse économique a montré que le cluster sain-végétalisé était celui avec le coefficient budgétaire de l'alimentation globale le plus élevé (+46%), suivi du cluster sain-poisson (+8%), en partie expliqué par une forte proportion d'aliments biologiques dans l'alimentation. Cependant, comparé à la moyenne, le cluster carné présentait une part de son budget alimentaire plus forte pour son apport en protéines (+13%), tandis que le cluster sain-végétalisé présentait la plus faible dépense pour cet apport (-41%).

Conclusion
Nos résultats montrent que la nature de l'apport en protéines est un facteur discriminant de la durabilité des régimes alimentaires. De plus, réduire la consommation de protéines animales engendrerait des co-bénéfices environnementaux et de santé, tout en réduisant les coûts monétaires associés à l'apport en protéines.

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