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Prévalences et déterminants sociodémographiques des troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les hommes et femmes en France, avec un focus sur l’âge

Publié le 16/04/2019
J Epidemiol Community Health. 2019 73(1):56-64
Andreeva VA, Tavolacci MP, Galan P, Ladner J, Buscail C, Péneau S, Galmiche M, Hercberg S, Déchelotte P, Julia C.

Contexte : A l’échelle de la population générale, l’association entre les troubles du comportement alimentaire (TCA) et l’âge, et d’autres facteurs sociodémographiques a été très peu étudiée.

Méthodes : Les données transversales de l’e-cohorte NutriNet-Santé incluant des individus issus de la population générale française (n = 49603 adultes ; 76,3 % de femmes ; âge moyen = 50,4 ± 14,6 ans) ont été utilisées. Les TCA ont été évalués en 2014 à partir du questionnaire SCOFF (composé de 5 questions à réponse binaire) et de l’algorithme Expali. Les TCA ont été classés en 4 grandes catégories diagnostiques : restrictifs, boulimiques, hyperphagiques et autres et ont été considérés comme des variables dépendantes. L’âge, le statut marital, le niveau d’éducation, la profession, l’activité physique et le statut tabagique ont été considérés comme des variables indépendantes. Les associations ont été estimées par des modèles logistiques multivariés.

Résultats : Chez les femmes, l’âge était inversement et linéairement associé aux troubles restrictifs et boulimiques, mettant en évidence la période 18-25 ans comme la plus vulnérable (OR ajusté = 3,37 ; IC 95 % : 2,24-5,08 pour les troubles restrictifs et OR ajusté = 2,98 ; IC 95 % : 2,37-3,74 pour les troubles boulimiques, respectivement). Une association similaire a été observée chez les hommes pour les troubles boulimiques. Chez les femmes, l’âge n’était pas associé aux troubles hyperphagiques, pour lesquels le fait de vivre seule, un faible niveau d’éducation, une activité physique faible, être femme au foyer/handicapée/au chômage/retraitée, manutentionnaire, ou une ancienne fumeuse était significativement associés. Chez les hommes, la période 18-39 ans est apparue comme la moins vulnérable pour les troubles hyperphagiques (OR ajusté = 0,74 ; IC 95 % : 0,56-0,99). Dans les deux sexes, avoir un diplôme postsecondaire était inversement associé à tous les TCA excepté les troubles restrictifs, tandis qu’être étudiant(e) était significativement associé aux troubles restrictifs.  

Conclusions : Ces résultats, qui sont en faveur d’associations sexe-spécifiques entre l’âge et les 4 types de TCA, pourraient être utiles dans le cadre d’initiatives de prévention futures ciblant des TCA spécifiques dans des groupes d’âge spécifiques.  

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30301763

 

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