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Consommation de viande rouge et transformée et risque de cancer : résultats de l’étude de cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 07/09/2018

Int J Cancer. 2018 142(2):230-237

Diallo A, Deschasaux M, Latino-Martel P, Hercberg S, Galan P, Fassier P, Allès B, Guéraud F, Pierre FH, Touvier M.

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (OMS-CIRC) a classé la viande rouge et les viandes transformées respectivement comme probablement cancérogène et cancérogène pour l’Homme. Ces conclusions étaient essentiellement basées sur des études sur le cancer colorectal mais les données scientifiques disponibles sont encore limitées pour les autres localisations de cancer.

Dans cette étude, nous avons investigué les associations prospectives entre les apports en viande rouge et en viandes transformées et le risque de cancer tous sites confondus, de cancer du sein et de cancer de la prostate. Cette étude prospective a inclus 61476 hommes et femmes de la cohorte française NutriNet-Santé (2009-2015) âgés de 35 ans ou plus qui avaient complété au minimum trois enregistrements alimentaires de 24 h au cours de la 1ère année de suivi. Le risque de développer un cancer a été comparé selon les quintiles sexe-spécifiques des apports en viande rouge et viandes transformées par modèles de Cox multivariés.

1609 cas de cancers primaires incidents ont été diagnostiqués au cours du suivi dont 544 cancers du sein et 222 cancers de la prostate. L’apport en viande rouge était associé à une augmentation du risque de cancer tous sites confondus [HRQ5vs.Q1 = 1,31 (1,10-1,55), ptendance = 0,01] et de cancer du sein [HRQ5vs.Q1 = 1,83 (1,33-2,51), ptendance = 0,002]. Cette dernière association a été observée chez les femmes non ménopausées [HRQ5vs.Q1 = 2,04 (1,03-4,06)] et ménopausées [HRQ5vs.Q1 = 1,79 (1,26-2,55)]. Aucune association n’a été observée entre l’apport en viande rouge et le risque de cancer de la prostate. L’apport en viandes transformées était relativement faible dans cette étude (seuil pour le 5ème quintile = 46 g/j chez les hommes et 29 g/j chez les femmes) et n’était pas associé au risque de cancer, tous sites confondus, du sein ou de la prostate.

Cette large étude de cohorte suggère que l’implication de la viande rouge dans la cancérogenèse pourrait concerner plusieurs localisations de cancer (autres que côlon-rectum), en particulier le cancer du sein. Ces résultats sont cohérents avec les données mécanistiques issues des études expérimentales.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28913916


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