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Essai contrôlé randomisé en supermarché expérimental en ligne testant les effets de l'étiquetage en face avant des emballages sur les intentions d'achat de produits alimentaires dans une population à faible revenu

Publié le 29/07/2021
BMJ Open. 2021 Feb 8;11(2):e041196.
Egnell M, Boutron I, Péneau S, Ducrot P, Touvier M, Galan P, Buscail C, Porcher R, Ravaud P, Hercberg S, Kesse-Guyot E, Julia C.

Contexte : Le Nutri-Score, un étiquetage nutritionnel en face avant des emballages, a été adopté en 2017 en France mais son impact sur les populations à faible revenu est peu connu, alors même qu’elles sont plus à risque d'avoir une alimentation moins favorable à la santé. Cette étude a évalué les effets du Nutri-Score sur la qualité nutritionnelle des intentions d'achat chez les personnes à faible revenu, par rapport à la situation actuelle de l'étiquetage en France : apports de référence (AR) et absence d'étiquetage, à l'aide d'un essai contrôlé randomisé à trois bras en groupes parallèles.

Méthodes : Des adultes actifs à faibles revenus de la cohorte NutriNet-Santé (revenu du ménage inférieur à 1200 €/mois) ont été invités à une simulation d’achats dans un supermarché en ligne expérimental après avoir été randomisés dans l'une des trois conditions (Nutri-Score, AR ou absence d'étiquetage). Le résultat principal était la qualité nutritionnelle globale du panier d'achat virtuel, évaluée à l'aide du profil nutritionnel des aliments de la Food Standards Agency modifié en France par le HCSP (FSAm-NPS), et les résultats secondaires étaient la teneur en nutriments des paniers d'achat. 524 sujets ont été randomisés et 336 ont été inclus dans les analyses.

Résultats : Le Nutri-Score était associé à une qualité nutritionnelle globale du panier d’achat plus élevée, reflétée par un score FSAm-NPS (1,86 (SD 3,59) points) significativement inférieur (reflétant une meilleure qualité nutritionnelle) aux AR (3,21 (SD 4,14) points, p≤0,05) mais pas significativement inférieur à l'absence d'étiquetage en face avant (2,60 (SD 3,09) points, p=0,3). Le Nutri-Score a également entraîné des teneurs en calories et en acides gras saturés significativement plus faibles dans le panier d'achat, par rapport aux AR uniquement (p ≤ 0,05).

Conclusion : La mise en œuvre de l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score en face avant des emballages, adopté en France et dans différents pays européens, semble avoir le potentiel d'encourager les intentions d'achat d'aliments de meilleure qualité nutritionnelle chez les personnes à faibles revenus, par rapport à l'étiquetage AR promu par les industriels de l’agro-alimentaire.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33558350/

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Association prospective entre adhérence aux recommandations alimentaires françaises et le risque de diabète de type 2

Publié le 29/07/2021
Nutrition. 2021;84:111107.
Kesse-Guyot E, Chaltiel D, Fezeu LK, Baudry J, Druesne-Pecollo N, Galan P, Deschamps V, Touvier M, Julia C, Hercberg S.

Objectif : Les recommandations alimentaires françaises basées sur les groupes d’aliments (FBDG, pour food-based dietary guidelines) ont été mises à jour en 2017 par le Haut Conseil de la Santé Publique. La valeur prédictive sur les indicateurs de santé est une étape importante pour quantifier les bénéfices de telles recommandations.
L'objectif de cette étude prospective était d'estimer les associations entre le PNNS-GS2 (Programme National Nutrition Santé - guidelines score 2), reflétant le niveau d'adhérence aux FBDG 2017, et le risque de diabète de type 2 (T2D).

Méthodes : Un échantillon de 79 205 participants adultes français (âge moyen : 41,5 ans (SD=14,5) 78,5 % de femmes, 65 % diplômés de l'enseignement supérieur) de la cohorte NutriNet-Santé a été sélectionné (2009-2019). 
Les apports alimentaires ont été recueillis à l'aide d'enregistrements alimentaires répétés sur 24 heures. Le PNNS-GS2 (distribution théorique : -∞ à 14,25), comprenant 6 composantes d'adéquation et 7 composantes de modération ainsi qu'une pénalité sur les apports énergétiques, a été calculé. Les différentes composantes sont pondérées en fonction du niveau de preuve des associations avec la santé.
L'association entre le PNNS-GS2 (sous forme de quintiles (Q)) et le risque de DT2 a été estimée à l'aide de modèles à risques proportionnels de Cox multivariables tenant compte des facteurs sociodémographiques, anthropométriques, liés au mode de vie et à la santé afin de fournier des hazard ratio et les intervalles de confiance à 95 % correspondant. Des analyses de médiation par l’indice de masse corporelle ont été réalisées.

Résultats : Au cours d'un suivi moyen de 6,7 ans (soit 536 679 personnes-années), 676 cas de DT2 ont été recensés. Dans le modèle multivariables, les participants présentant un PNNS-GS2 élevé (plus grande adhérence aux FBDG 2017, Q5), par rapport à ceux ayant un PNNS-GS2 faible (adhérence basse aux FBDG 2017, Q1), présentaient une réduction de 49 % du risque de DT2 (HRQ5 vs Q1 : 0,51, IC 95 % : 0,37, 0,69). L'indice de masse corporelle expliquait jusqu'à 27 % de l’association. Les profils plus sains des participants à la cohorte comparés à la population générale ont probablement réduit la puissance statistique et sous-estimée l’association.

Conclusion : Dans cette vaste étude de cohorte prospective, une plus grande adhérence aux recommandations alimentaires françaises de 2017 était fortement et inversement associée au risque de développer un diabète de type 2. Cette analyse devrait être confirmée dans d'autres contextes mais en termes de santé publique et de politique nutritionnelle, cette étude soutient la pertinence des recommandations alimentaires françaises 2017.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33454528/

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Développement et évaluation d’un indice de sécurité nutritionnelle combinant des estimations probabilistes de risques de carences

Publié le 28/12/2020
Br J Nutr. 2020 Dec 18:1-34
Salomé M, Kesse-Guyot E, Fouillet H, Touvier M, Hercberg S, Huneau JF, Mariotti F.

Introduction et but de l’étude : Il existe de nombreux indices de qualité de l’alimentation évaluant l’adhérence aux repères alimentaires, aux références nutritionnelles ou à certains régimes de référence. En revanche, il n’existe pas d’indice évaluant le risque de carence alors que 2 milliards d’individus dans le monde souffrent de carences en micronutriments. L’objectif de cette étude était de développer un indice, le SecDiet, permettant d’évaluer la sécurité nutritionnelle par l’estimation du risque de carences et d’évaluer sa validité apparente.

Matériels et méthodes : Le SecDiet repose sur les apports en 12 nutriments pour lesquels des manifestations cliniques de carences dues à des insuffisances d’apports sont décrites dans la population générale adulte : vitamines A, B1, B2, B3, B9, B12, C, iode, sélénium, zinc, fer, calcium. Pour chacun de ces nutriments, sur la base de la littérature scientifique, un seuil correspondant à l’apport en dessous duquel le risque de carence n’est pas nul a été défini. Le SecDiet agrège les probabilités que l’apport soit supérieur au seuil de carence pour chaque nutriment, et varie de 0 à 1 (1 quand les apports sont suffisants pour éviter toute carence chez un adulte sain). La validité du SecDiet a été évaluée dans deux populations d’étude indépendantes : INCA3 (n=1.774) et NutriNet-Santé (n=104.382). Les associations ont été évaluées entre le score et ses différentes composantes ainsi que des variables sociodémographiques connues pour être d’importants déterminants d’apports faibles en micronutriments. Le comportement du SecDiet a été comparé à celui du PANDiet, un score de qualité globale de l’alimentation de construction similaire mais fondé sur les références nutritionnelles.

Résultats et analyse statistique : Le SecDiet est élevé dans les deux populations d’étude (0,93±0,09 dans INCA3 et 0,96±0,06 dans NutriNet-Santé) indiquant un faible risque de carence au global. Le SecDiet est corrélé à chacune de ses composantes (r=+0,17 à r=+0,78, Ps<0,001), validant qu’aucune carence n’est inutilement considérée. Le SecDiet est associé au revenu du ménage (P=0,002) à l’auto-perception de la situation financière, à la situation professionnelle et aux statuts d’insécurité et d’insuffisance alimentaires (Ps<0,001) dans INCA3 et au revenu du ménage et à la situation professionnelle (Ps<0,001) dans NutriNet-Santé. Dans les populations connues comme étant les plus à risque de carence, le SecDiet présente, contrairement au PANDiet, une distorsion de sa distribution vers la gauche, avec une fraction de la population ayant un SecDiet très bas. Dans NutriNet-Santé, les individus avec un faible SecDiet ont été identifiés (1er décile et 1er centile du SecDiet) et sont plus souvent des femmes, ont moins de 30 ans, sont célibataires et ont un faible revenu (comparé aux individus avec un SecDiet plus élevé, Ps<0,001).

Conclusion : Par rapport aux indices existants, le SecDiet est un nouvel outil permettant d’estimer le risque de carence et qui est sensible aux situations socioéconomiques associées au risque d’insécurité nutritionnelle. Il pourrait être utilisé pour identifier dans de vastes cohortes les individus en insécurité nutritionnelle ou pour étudier les risques nutritionnels associés à des changements de régimes alimentaires.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33334384/

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Influence du contexte urbain sur la relation entre le niveau de précarité l’environnement de résidence et obésité

Publié le 28/12/2020
Soc Sci Med. 2020;265:113537
Feuillet T, Valette JF, Charreire H, Kesse-Guyot E, Julia C, Vernez-Moudon A, Hercberg S, Touvier M, Oppert JM.

L’obésité concerne 17 % des adultes français (7 millions de personnes) et est marquée par un fort gradient social. Des enquêtes ont montré que la prévalence de l’obésité était 4 fois plus élevée dans les ménages aux revenus les plus faibles par rapport à ceux ayant les revenus les plus élevés. Les chercheurs ont voulu comprendre si le cadre de vie (le fait de résider dans certains contextes urbains) peut modifier la relation entre pauvreté et obésité. Les analyses ont porté sur les données obtenues auprès d’un très large échantillon de 68 698 adultes résidant en France et participant à la cohorte Nutrinet-Santé.

Les résultats montrent d’abord que la proportion de personnes en surpoids (IMC = poids/taille² > 25 kg/m2) est très différente en fonction du contexte urbain de résidence. Cette proportion varie ainsi de 22 % à Paris à 39 % dans les communes rurales, en suivant un gradient allant des centres-villes vers les zones les moins densément peuplées.

Ensuite, les analyses confirment à l’échelle du pays que la probabilité pour une personne d’être en situation de surpoids est très fortement liée au niveau de précarité de son environnement de résidence (à une échelle comparable à celle du quartier).

Le résultat le plus intéressant est que cette relation entre la probabilité d’être une personne en surpoids et le niveau de précarité local de l’espace de résidence est très forte dans les banlieues des grandes aires urbaines, moyenne dans les villes-centres, et faible ou nulle dans les contextes peu denses, indiquant là aussi une variation en fonction du contexte urbain.

Ces résultats démontrent que certains facteurs associés à l’obésité, comme l’environnement social des quartiers, répondent à des variations spatiales plus locales. Les données ainsi obtenues peuvent aider aux politiques d’aménagement urbain et de santé publique en identifiant des contextes territoriaux particulièrement à risque qui pourraient être ciblés pour contribuer à lutter contre l’obésité et les inégalités socio-spatiales de santé associées.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33250318/

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Association prospective entre la consommation d'aliments biologiques et le risque de diabète de type 2 : résultats de l'étude de cohorte NutriNet-Santé

Publié le 28/12/2020
Int J Behav Nutr Phys Act. 2020 Nov 9;17(1):136
Kesse-Guyot E, Rebouillat P, Payrastre L, Allès B, Fezeu LK, Druesne-Pecollo N, Srour B, Bao W, Touvier M, Galan P, Hercberg S, Lairon D, Baudry J.

Introduction : Alors que le marché des produits bio ne cesse de croitre, peu de travaux ont exploré le lien entre la consommation de produits bio et le risque de diabète. Les études expérimentales suggèrent que l’exposition aux pesticides pourrait induire des désordres métaboliques. Ces relations sont peu documentées chez l’homme. Une étude récente a suggéré une association entre le risque de diabète et les achats d’aliments bio, contenant moins fréquemment et en moindre quantités des résidus de pesticides. Cette étude a pour objectif d’étudier l’association prospective entre la consommation de bio et le risque de diabète de type 2 dans un large échantillon d’adultes français.

Matériel et Méthodes : Au total, 33256 adultes (âge moyen 53 ans (ET=14)) de la cohorte NutriNet-Santé (2014-2018) ont été inclus. Les données ont été recueillies chez 70198 participants de la cohorte NutriNet-Santé ayant complété un questionnaire de fréquence alimentaire permettant d’estimer la part d’aliments bio dans l’alimentation. De nombreux facteurs de confusion ont également été collectés. Les associations entre la consommation de bio (quintiles Q1 à Q5) et le risque de diabète ont été évaluées par des modèles de Cox à risques proportionnels ajustés sur les facteurs de risque (sociodémographiques, de mode de vie, nutritionnels, de santé etc.) estimant des hasards-ratios (HR) et des intervalles de confiance à 95% (IC95%). Le suivi moyen était de 4 ans.

Résultats : Au cours du suivi (moyenne=4,01 ans (ET=1.02)), 293 nouveaux cas de diabète ont été enregistrés. Après ajustement sur les principaux facteurs de confusion, la consommation de bio (Q5 vs Q1) était associée avec une diminution de 35% du risque de diabète de type 2 (IC95%= 0,43-0,97), ptendance = 0,02) ; Une réduction du risque de 3% (P=0.002) par incrément de 5% de la part de bio dans l’alimentation était observée. 
L’association était observée chez les femmes mais pas chez les hommes. Concernant la part de bio pour les produits végétaux, le HRQ5 vs Q1 était de 0.77 (IC95%= 0.53-1.12, ptendance =0.01). En revanche, la part de bio pour les produits animaux n’était pas associée au risque de diabète de type 2. Des analyses de sensibilité et par sous-groupe (facteurs modulateurs) ont été conduites afin de tester la robustesse de ces résultats.

Conclusions : Ces résultats suggèrent un rôle bénéfique d’une consommation de produits bio sur le risque de développer un diabète de type 2, en particulier chez les femmes. Ces résultats pourraient être expliqués par les caractéristiques des produits bio dans la mesure où des ajustements sur les modes de vie et en particulier sur les profils alimentaires ont été réalisées. Des études prospectives avec des temps de suivi suffisamment longs et dans d’autres contextes sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33167995/

 

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